Livre de référence de Michel de Jaureguiberry, La peinture basque dévoile l’histoire de la peinture basque avec tous ses maîtres, qu’ils soient de Bizkaia, du Gipuzkoa ou de Navarre ou encore du Pays Basque nord. Tous ces artistes qui ont marqué la peinture basque sont décédés depuis longtemps pour la plupart.
Avec eux figurent sur le livre onze peintres actuels, bien vivants, qui selon de Jaureguiberry méritaient d’être sur ce recueil.
Le fait que Xabier Soubelet y figure entouré d’artistes – peintres reconnus comme Apezetxea ou Zumeta – n’est pas le fruit du hasard.
La peinture basque définie par Xabier Soubelet
“La peinture basque existe-elle ? Sûrement mais au même titre que la nationalité n’est pas primordiale dans l’expressionnisme allemand, elle ne l’est pas dans la peinture basque.
Laissons place aux fondements de la peinture : l’âme et l’expression. L’âme du sentiment, celle de l’émoi, celle qui pousse l’artiste-peintre à ressentir le frisson de son cœur. Et lorsque le cœur est basque, émotif et expressif c’est que la peinture basque a retrouvé son chemin et qu’elle n’a plus de preuves d’identité à fournir. Elle est d’abord peinture puis basque par naturalité, elle est d’abord souffle lumineux pour devenir émotion unique puis expression personnelle. Ongi etorria !
Aussi contradictoire que cela paraisse, la lumière extérieure devient le reflet de l’âme interne, ravie au soleil, d’abord usurpée, puis individuellement captée, enfermée, puis divulguée par le regard et la main. Âme et lumière deviennent alors inséparables, elles inondent le cœur du peintre et permettent de relier terre et vibration, matière et émotion.
Ainsi, le spectateur se rend compte que très peu de peintres ont la grâce d’exprimer à la fois le reflet de leur âme et celui du sujet représenté, ici le Pays basque.
Faut-il être basque et aimer le Pays basque pour l’exprimer ainsi ou suffit-il d’être un récepteur de choix, débordant d’émotion pour pouvoir ressentir et faire partager ce sentiment ? Qui sait. Ce dont je suis sûr c’est que la peinture perd son identité pour ne devenir qu’expression lyrique explosive une fois surgie du cœur de l’artiste. Ce cœur-là est-il vraiment dénué d’identité, de racines, de reconnaissance et d’amour ? Bien évidemment que non.
Si ce texte vous tourmente et vous avez quelque mal à saisir les contradictions qu’il renferme, c’est que vous commencez à comprendre ce qu’est vraiment la peinture basque. X.S
Michel de Jaureguiberry prend la parole: “Un trait de lumière blanche discret, souvent présent au milieu de la toile, la façade ébauchée d’un « etxe » illumine le paysage : voilà bien le clin d’œil du peintre.
Xabier Soubelet, l’artiste basque, est principalement un peintre de paysages réinterprétés, mais spontanés, sensibles et authentiques auxquels il donne une âme, une poésie.
Année après année, il a observé ces merveilleux paysages d’Euskal Herri qui sont les siens, de Saint-Jean-de-Luz à la vallée du Baztan, en forgeant son identité dans le sillon des illustres aînés, les grands paysagistes basques que sont Ramiro Arrue, Gaspar Montes Iturrioz ou José Mari Apezetxea. Année après année, il a aussi affirmé son style dans une cohérente évolution : impressionniste à ses débuts, puis post-impressionniste aux « accents fauves », il évolue vers l’expressionnisme dont la liberté d’interprétation ne lui fait pas oublier ses repères et son « etxe » ! Il chemine aussi maintenant vers un expressionnisme lyrique et abstrait encore teinté de quelques signes figuratifs qui rendent ses toiles prégnantes et toujours reconnaissables.
Poète, écrivain, chanteur et avant tout peintre, Soubelet nous suggère, par sa peinture de couleurs et de lumières, les montagnes flamboyantes de l’automne, les rouges violacés des bruyères, les verts profonds et lumineux des collines, les bleus azuréens des horizons perdus. Avec un plaisir ressenti, à coups de pinceaux larges et audacieux, il balaye formes et couleurs et construit ses tableaux avec une absence de détails subtile et subordonnée à la nature.
La nature : immuable, grandiose, véritable défi lancé aux caprices des hommes, détient le secret de la création que l’artiste cherche à capter ; elle est le lieu de réflexion tant de fois observée et transcrite sur ses toiles, impressionnistes ou abstraites, comme la signature de l’œuvre du peintre basque Xabier Soubelet…pour la postérité.”
Michel de Jaureguiberry, amateur d’art et fin connaisseur de l’œuvre de Xabier Soubelet